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Feuille de santé N°15 de juin 2010 Éditorial
L'HÔPITAL PUBLIC EN DANGER
Votée malgré l'opposition de la communauté hospitalière, la
Loi Bachelot « Hôpital, Patients, Santé et Territoires» (HPST)veut imposer à l'hôpital public la logique de rentabilité propre à l'entreprise et au secteur privé.
La Loi Bachelot centralise le pouvoir sanitaire, privilégie les activités rentables, supprime le notion d'Hôpital Public en ne reconnaissant plus que des "missions de service public" dont certaines seront confiées au privé.
Selon la Fédération Hospitalière de France, cela va entraîner la suppression de 20 000 emplois dont 4 700 pour la seule Assistance Publique des Hôpitaux de Paris !
La réforme vise essentiellement l'équilibre budgétaire des établissements dans une perspective purement comptable. La nouvelle tarification à l'activité (T2A) déshumanise l'acte de soin qu'elle ramène à un simple geste technique.
Or le déficit hospitalier est artificiel, et la part de l'hôpital dans les dépenses de santé n'a cessé de diminuer ces dernières années.
La seule façon qu'ont trouvé les dirigeants actuels pour réduire les déficits hospitaliers est de réduire l'offre de soins. Ce qui est absurde puisque cela conduit à diminuer l'activité et à faire entrer l'hôpital public dans une spirale destructrice.
Comme- le résume le Professeur André Grimaldi dans le numéro de printemps de la revue "Les Tribunes de la Santé" :
« … les prochaines étapes sont connues : changement du statut des médecins hospitaliers devenant contractuels, changement de statut des hôpitaux qui deviennent des établissements privés à but non lucratif, mise en complémentarité-concurrence de la Sécurité Sociale avec les Mutuelles et les assurances privées ».
Les médecins français, "trop chers", sont massivement remplacés par des médecins étrangers sous-payés, avec des contrats précaires, taillables et corvéables à merci.
En dehors des soins les plus coûteux, les soins courants et ceux des maladies chroniques seraient ouverts à la concurrence.
Évidemment, le secteur privé s'engouffre avec gourmandise dans les créneaux les plus rentables. Il est sensé offrir des soins de qualité, des délais plus courts ... mais la pratique des dépassements d'honoraires y est la règle dominante. Quand le malade n'est pas "rentable", la clinique privée l'envoie à l'hôpital.
Tant pis pour ceux qui ne peuvent pas payer. La médecine à deux vitesses est aujourd'hui une réalité en France.
Pour augmenter leurs recettes, les hôpitaux écourtent les séjours et accélèrent la rotation des malades.
Dans tous les hôpitaux les maux sont les mêmes : manque de moyens et de personnel, fermetures massives de lits, de services, voire d'établissements entiers.
Quand on ferme une petite structure on crée de l'insécurité
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en envoyant les gens sur les routes. On décourage aussi l'installation des médecins libéraux.
Cela entraîne de la ségrégation sociale pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer ou payer des dépassements d'honoraires.
Pour les malades, c'est la difficulté à être soignés à proximité de leurs lieux de vie, et des délais d'attente pouvant atteindre plusieurs mois pour une opération ou une consultation externe, comme l'a montré une enquête parue en février 2010 dans le mensuel « 60 Millions de Consommateurs ».
Pour le personnel soignant, cela se traduit par une détérioration des salaires et des conditions de travail. Il en résulte du stress et de l'épuisement, l'impossibilité de prendre des congés et RTT, la souffrance de ne pouvoir prodiguer aux malades les soins nécessaires.
Tout récemment, les derniers développements internationaux en zone €uro viennent de servir de prétexte au Gouvernement pour promouvoir tout un train de mesures "de rigueur" visant à résorber des déficits publics.
Se rajoutant au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et à l'arrêt des embauches, le gel des dépenses d'intervention de l'État et le gel-modulation des dotations accordées aux collectivités territoriales et à l'assurance maladie vont considérablement aggraver la situation.
Or, les missions essentielles de l'hôpital public sont d'assurer à tout patient des soins de la meilleure qualité, de faire face au vieillissement et à l'accroissement de la population, de former de futurs médecins, de participer à la recherche et d'intégrer les progrès techniques les plus performants.
L'hôpital doit avoir les moyens de soigner bien et gratuitement tout le monde, et particulièrement les plus démunis, ceux qui parfois n'ont même pas la CMU.
Nos Centres de Santé de Grenoble remplissent très bien leurs missions de service public : ils considèrent le malade dans sa globalité et contribuent à tisser du lien social, tout en assurant consultations et soins de qualité et en privilégiant la prévention.
Mais ils ne peuvent pallier la déstructuration programmée de l'hôpital public : seule une mobilisation citoyenne massive pourra faire échouer cette dangereuse et inégalitaire politique sanitaire et permettra à l'hôpital, grâce à la solidarité nationale, d'honorer sa mission de service public de santé.
Jean-Michel Ignace
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PREVENTION
Dépistage : Le cancer du sein
Une crainte ... une peur pour beaucoup de femme ...
S'il est impossible d'empêcher l'apparition d'un cancer du sein, il est possible, grâce à une mammographie, il est possible de le détecter lorsqu'il est de petite taille, le diagnostic précoce augmente les chances de guérison et les traitements sont moins lourds.
Les femmes croient souvent que le dépistage est nécessaire seulement lorsqu'elles souffrent de symptômes ... Non, un dépistage effectué régulièrement par son médecin traitant ou son gynécologue est très simple : il effectue une palpation, que l'on peut faire soi-même avec ses conseils, et prescrit une mammographie. La mammographie de dépistage, à faire pratiquer dans
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un cabinet de radiologie agréé par l'ODLC (Office De Lutte contre le Cancer), est une radiographie des seins comportant un cliché de face et un de profil, seul moyen de détecter un cancer de petite taille.
La radiographie effectuée, elle est interprétée par le radiologue qui peut effectuer des examens complémentaires si besoin ... Une deuxième lecture est faite par des radiologues experts de l'ODLC 15 jours après l'examen. Les résultats sont envoyés à domicile par l'ODLC.
Une démarche très simple qu'il ne faut pas hésiter
à faire ...
Odette Pommier
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FORMATION
Reconnaissance nationale des Centres de Santé de Grenoble
Une bonne nouvelle pour les Centres de Santé de Grenoble le modèle grenoblois est officiellement reconnu au plan national.
Les cinq Centres de Santé de Grenoble sont gérés par l'Association de Gestion des Centres de Santé (AGESCA) depuis leur création en 1973. Ils ont pour mission de palier au manque de médecins libéraux dans les quartiers populaires. Ils ont surtout pour priorité l'accès aux soins des personnes économiquement et socialement défavorisées.
Sur les 18.000 patients suivis, 24% bénéficient de la CMU (Couverture Maladie Universelle) ou encore de l'AME (aide médicale d'État). Ils reçoivent un même accueil et un même traitement de qualité. Grâce à un travail en équipe du personnel médical et paramédical, les patients bénéficient d'un suivi complet et de conseils de prévention.
A plusieurs reprises, notre Comité des Usagers des Centres de Santé vous a informé des fragilités financières
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de l'AGECSA, auxquelles pallient en partie les financements de la Ville de Grenoble et du Conseil général de l'Isère, en plus des paiements à l'acte de la Sécu.
La reconnaissance par le ministère de la Santé et la CNAMTS (Caisse Nationale d'Assurance-Maladie des Travailleurs Salariés) des missions de l'AGECSA lui permettra de recevoir un forfait annuel de 240.000 €, destiné à rémunérer le temps et les actions de prévention, de concertation interprofessionnelle, ceci pour une durée de trois ans.
Cet argent pourra aussi être utilisé pour l'achat de matériel ou le financement de nouveaux postes. A terme, l'AGECSA devra justifier la bonne utilisation de cette aide, pour en espérer le renouvellement.
Notre Comité des Usagers des Centres de Santé, représenté par deux membres au Conseil d'Admnistration de l'AGECSA, s'associera à cette démarche.
Georges Vincent
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VIE DU COMITE
L'Assemblée générale du CUCSG s'est déroulée le 08 décembre 2009, dans une ambiance conviviale, le tiers des adhérents était représenté effectivement ou par des pouvoirs. Nous remercions vivement les membres qui nous les ont fait parvenir ...
Les compte-rendus ont été adoptés à l'unanimité, les membres présents ont posé des questions et ont fait des suggestions pour améliorer le fonctionnement de la vie du Comité.
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La cotisation annuelle a été reconduite sans augmentation et le Conseil d'Administration s'est étoffé de deux nouveaux membres : Françoise BURLAT, usagère du Centre de Santé Villeneuve et Janine GUIGUE, de celui de l'Abbaye.
Au premier Bureau du Conseil d'Administration Jean-Michel IGNACE a été reconduit dans sa charge de Président, nos représentants au sein de l'AGECSA restent les mêmes : JM Ignace et Ch. Cotte.
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À remplir, découper et retourner au Comité des Usagers des Centres de Santé de Grenoble, ou déposer dans la boite à lettre du Comité, dans votre Centre de Santé
NOM :
Prénoms : (Toute la famille)
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Code Postal :
Centre de Santé :
Montant de l'adhésion :
• Individuelle de 1 à 5 €
• Familiale : de 6 à 10 €
<« Journal distribué gratuitement aux adhérents du Comité des Usagers
et aux professionnels des Centres de Santé de Grenoble »
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Comité des Usagers des Centres de Santé
Centre de Santé — 162 Galerie de l'Arlequin
38100 Grenoble — mail : ca@asso-cucsg.fr
Directeur de publication Jean-Michel Ignace
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